25/11/2012

615. Nous avons attendu - Vous étiez rêveur - Quand l'automne argenté

NOUS AVONS ATTENDU...


Nous avons attendu longtemps ce jour paisible,
Enflammé, trop heureux, où, seuls et clandestins,
Sans avoir à parler, tant l'esprit est visible.
Nous sentions se mêler nos chaleureux destins.
— Mais, cessant de nous taire et cherchant à comprendre
L'ineffable plaisir d'un sort brûlant et tendre,
Nous fûmes submergés d'un étrange malheur.
Pourtant, parfois la joie et la source du rire
Comme au flanc d'un coteau court autour de mon cœur
Hélas ! la passion cherche-t-elle à se nuire,
Ne s'agit-il donc pas de goûter le bonheur
Ensemble, mais de le détruire ?

VOUS ETIEZ REVEUR...

Vous étiez rêveur et tranquille,
Votre cœur ne désirait rien
Que le mol charme aérien
Des jours qui sont comme des îles ..

Moi j'étais encore une enfant
Mais violente, sérieuse,
Et j'ai mis mon bras triomphant
Et mon âme contagieuse
Contre vous. — Ah ! s'il se défend,
Votre esprit solitaire et triste.
Que pourrait-il puisque j'existe,
Et qu'à vos songes j'ai mêlé
Mes jardins, mon ciel étoile,
Le miel de l'air, le sel de l'onde.
Le chant mystérieux des mondes
Emplissant l'immense horizon,
Et mon délire, et ma raison...

QUAND L'AUTOMNE ARGENTÉ...

Quand l'automne argenté et froid comme un raisin
Souffle ses vents légers sur l'été qui s'épuise,
Quand la fraîche saison, à la fois claire et grise,
Comme un printemps plus vif a d'amoureux desseins,

Qu'il est doux de trouver dans des yeux qui fascinent
Ces vertiges puissants dont le cœur se repaît.
Et d'éprouver, tandis qu'une rêveuse paix
Sur la riche saison moelleusement chemine,
La vivace fierté d'un bonheur stupéfait
Qu'enveloppe l'odeur d'un jardin qui bruine...

Les Forces Eternelles