04/02/2010

001. Anna de Noailles


Le voyageur qui passe à Evian, le touriste ou le curiste qui y séjournent ne peuvent manquer de découvrir le nom d'Anna de Noailles. Dès l'entrée de la cité lémanique, en venant de Thonon, le lycée installé dans l'élégant château du Martelet porte le nom d'Anna de Noailles, en bordure de l'avenue du même nom.
Sur la route qui va de Thonon à Evian, après avoir quitté Amphion, on peut encore repérer la plaque discrète qui signale sur le coté gauche de la voie, "le jardin votif Anna de Noailles", généralement fermé et depuis de nombreuses années inaccessible, sauf lorsque, par un pur hasard, l'amabilité du jardinier qui assure son entretien autorise une courte visite.
Un autre nom plus rare provoque aussi l'attention : celui du prince Bassaraba de Brancovan, dont le monument commémoratif s'élève près du port de commerce, au début du quai Paul Léger. Dans le port de plaisance, le touriste peut retrouver ce nom sur les bateaux de la société de sauvetage de la ville d'Evian.
Enfin si le hasard d'une excursion conduit le visiteur sur le plateau de Gavot, dans l'adorable cité de Publier, en poussant la porte du cimetière, il pourra découvrir une stèle portant encore le nom d'Anna de Noailles sous titré par cette mention sans doute la plus connue :
"C'est là que dort mon coeur, vaste témoin du monde"
Si au terme de ces rencontres, la curiosité du visiteur l'emporte sur l'indifférence, il pourra lire, en ouvrant un dictionnaire : "Anna de Brancovan, comtesse Mathieu de Noailles : poète français, Paris 1876-1933. D'origine grecque par sa mère elle recueillit très tôt l'héritage de la culture française et en retint la tendance à l'universalité. Retrouvant, dans une forme néo-classique les sources d'un lyrisme tari depuis le romantisme, elle exprima dès ses premiers vers une passion frémissante de la lumière et des paysages français. [...] Puis elle célébra l'enchantement de la beauté du monde. Un amour païen de la vie s'exhale encore dans ses recueils ou résonnent pourtant les accents d'une gravité nouvelle. Les grands thèmes de la fuite du temps, de l'adieu à la jeunesse, de la solitude, de la mort inéluctable, se développent avec une insistance pathétique dans son oeuvre". (d'après le "Dictionnaire Robert" des noms propres, page 1326, édition 1979)