09/02/2010

017. Evian, au temps de la Comtesse de Noailles

En 1852. On trouve à Evian, des canots, des batelets, de gondoles couvertes pour les promenades sur le lac, et des ânes sellés à l'anglaise, ainsi que des voitures de toute espèce, pour les excursions, qui sont ici d'un grand intérêt.
Les pieds de la petite ville qui m'occupe se baignent dans le lac; sa tête jadis ornée d'une couronne murale, s'ombrage de noyers, de châtaigniers vigoureux et de vignes grimpantes qui enlacent de leurs festons et de leurs guirlandes non pas des arbres vivants,mais des arbres morts et dépouillés fichés en terre avec tous leurs rameaux. Ces "crosses", c'est le nom local, font l'effet de colossales cornes de cerf.
Que de délices pour le corps et pour l'âme dans ce ravissant petit canton de quelques lieues, dans ce vieux "Pays de Gavot", que les cultures perfectionnées, l'industrie et la manie de l'amélioration ne sont pas encore venues dépoétiser !
Un air vivifiant, suave, balsamique, tempéré en été par les brises du Léman et des alpes, des ruisseaux bruissants, des fontaines salutaires, un climat agréable, doux, presque méridional, des habitants généralement honnêtes, tel est le jardin de la Savoie, lequel n'a rien à envier à la Suisse. (page 49 et 50)
in "Evian et ses environs" par Alfred de Bougy, sous bibliothécaire de la Sorbonne à Paris.